Osmose

© Photographie Philippe Pubert.


Osmose

                                                                                                   Féerique Madsen

 Nue comme les hanches d’une dune
Je souris, poupée d’ivoire
Aux rêves agenouillés.
Mes larmes, sèves d’âme, griffent mes joues,
Elles craquellent ma peau en pâmoison,
Leur dernière goutte m’égorge.
Sans ton oxygène, mes os comme des tiges de granit,
Se taillent et se fendent en grêlons.
L’oubli aux gencives rachitiques me hante.
Les murs ont des oreilles, les sots ont une langue,
Offre-moi ton silence comme déclaration ouatée.
Nourrie plus de bêtes rêves que de betteraves,
Je te rencontre, amour et eau fraîche.
Petit Prince, tu laves le sang pestilentiel des martyrs,
Passe-moi la vague aux doigts.
Jamais je n’aurai la houle à mariée lasse.
Ma passion a dépassé les tribulations des souvenirs salis.
Décapitons l’affreuse peur du lendemain.
Nos bouches sont cousues par le fil des baisers,
Ton sourire a goût de framboise dans mes absences.
Je suis ta Lolita, ta Juliette, ton Iseult, ton Antigone,
Pieds et poings liés à la grâce de notre communion,
Prête à te faire naître de mes ailes féminines
Prête à te faire rire aux anges, t’hypnotiser à jamais.
Ton amour explose au grand jour.
Comme une naissance prématurée.

 

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